Saint Nicolas de Flue

Saint Nicolas de Flue

Saint Nicolas de Flue, qui vécut au XVème siècle, est le saint protecteur de notre patrie.

Sa vie

Saint Nicolas de Flue naquit le 21 mars 1417. Le père de Saint Nicolas de Flue s'appelait Henri de Flue et sa mère Hermanna Robrecht. Ils vivaient simplement, partageant leur temps entre la prière et le travail. D'anciens documents rapportent que le père de Nicolas était l'un des citoyens les plus distingués et les plus riches de Sachseln. Il vivait cependant simplement et accordait le gîte et le couvert aux pauvres qui se présentaient à sa ferme. Les écrits décrivent le petit Nicolas comme un enfant calme et obéissant. Dès son plus jeune âge, il pratiquait le jeune et la prière avec assiduité. Dans son village d'Obwald, il n'y avait, à cette époque, pas d'école. Les enfants recevaient de leurs parents l'instruction nécessaire, le soir à la maison après le travail. Ses parents lui transmirent l'amour de la paix et de sa patrie qui feront de lui plus tard le pacificateur de la Suisse.

Avant de choisir une vie d'ermite, Saint Nicolas de Flue fut d'abord un père de famille. Il épousa Dorothée Wyzling. De cette union naquirent cinq garçons et cinq filles. Deux moururent en bas âge. Il travaillait ses champs pour faire vivre sa famille.

Comme tous les confédérés, déjà à cette époque, Saint Nicolas de Flue fut également un soldat. Par trois fois, le jeune Nicolas fut appelé sous les armes: une première fois, en 1436, dans la guerre de Zurich contre les petits cantons ; une seconde fois, en 1443, dans la guerre contre Zurich, alliée de l'Autriche ; et enfin, une troisième fois, en 1460, dans la guerre de Thurgovie. On raconte que Saint Nicolas combattu avec respect et dans la prière ses adversaires vaincus.

La sagesse et la tempérance de Saint Nicolas de Flue furent rapidement connues de tous. Ses concitoyens lui donnèrent leur confiance et prirent conseil de lui dans les affaires délicates. Saint Nicolas de Flue ne souhaitait pas occuper de charges publiques; il désirait mener une vie cachée en Dieu et se consacrer à sa famille. Toutefois, pour répondre aux voeux du peuple, il accepta la charge de juge et de conseiller cantonal. La haute dignité de landamann lui fut offerte par ses concitoyens à plusieurs reprises; mais Il craignit cette grande responsabilité et la refusa toujours

Après avoir longuement prier notre Père et suite à plusieurs songes et visions, Saint Nicolas de Flue compris quel était le dessin de Dieu à son sujet. Dès lors, sa résolution est prise ; il quittera le monde pour se retirer dans la solitude. Son épouse, bien que triste de le voir partir, lui donna son consentement, car elle comprit que c'était l'appel de Dieu. Libre alors de tous ses liens, le 16 octobre 1467, il réunit les siens et leur fit ses adieux. Il se présenta devant eux la tête et les pieds nus, revêtu d'une longue robe de pèlerin, le bâton et le chapelet à la main. II les exhorta à vivre toujours dans la crainte de Dieu, dans l'amour et la concorde.

Saint Nicolas de Flue se mit en route à la recherche d'un lieu paisible pour se retirer du monde. Après avoir marché jusqu'aux confins du territoire de la Confédération de ce temps-là, Dieu indiqua à notre ermite un refuge moins accessible aux hommes, dans une gorge obscure appelée le Ranft. Ce vallon se situait tout proche de son village de Sachseln. Ce fut là que Saint Nicolas de Flue se construisit une hutte de branchages qu'il entoura d'épais taillis.

Son refuge ne tarda cependant pas à être découvert dans la région. La démarche de Saint Nicolas de Flue suscita bien des questions. Mais peu à peu, le doute se changea en admiration pour le saint homme de Dieu. Celui-ci ne demeura qu'une année dans sa cabane faite de broussailles. Une assemblée générale du canton décida alors de lui bâtir une habitation avec une chapelle.

Cet ermitage subsiste encore ; petite et étroite, la chambre ne mesure que six pieds de hauteur ; avec sa haute stature, Saint Nicolas de Flue ne pouvait pas s'y tenir debout. Trois fenêtres y étaient aménagées : l'une donnant sur l'autel de la chapelle ; la seconde recevant la lumière du jour, et la troisième permettant à l'ermite de s'entretenir avec les visiteurs. C'est là, dans cette solitude paisible du Ranft, à un quart d'heure de sa maison, que le solitaire passa les vingt dernières années de sa vie, jeûnant et priant, n'ayant pour lit qu'une planche nue et pour oreiller une pierre du torrent.

Saint Nicolas de Flue s'adonnait à la prière durant la nuit et la matinée. L'après-midi, le pieux ermite recevait la foule des visiteurs qui voulaient s'entretenir avec lui. La renommée de sa sainteté s'était répandue au loin. Les biographes racontent que les pèlerins se rendant à Einsiedeln passaient aussi au Ranft pour y chercher conseil et réconfort. On vit venir dans cette mystérieuse retraite des évêques et autres personnages illustres, de savants théologiens, tout comme des gens du peuple, pour confier leurs peines au Frère Nicolas, se recommander à ses prières et s'inspirer de ses conseils.

Les écrits de l'époque rapportent que Saint Nicolas de Flue était un pur profane qui ne savait ni lire ni écrire. Cependant l'ermite parlait de son «livre». C'était un dessin représentant une roue. Le mouvement partait du centre et revenait au centre. L'image de la roue a été publiée en 1487 par un pèlerin inconnu sur la base d'une description faite par Saint Nicolas de Flue :«C'est mon livre; c'est en lui que j'apprends et cherche l'art de cet enseignement».

A de nombreuses reprises, il reçut dans son ermitage les premiers magistrats du pays qui venaient à lui pour obtenir des avis ou des conseils. Il leur répondait avec franchise : « Confédérés, gardez-vous de la désunion ; bannissez tout esprit de parti; c'est la perte d'un Etat. Ne cherchez pas à étendre vos frontières et à faire de nouvelles conquêtes. Méfiez-vous de l'esprit de lucre, et ne vous laissez pas aveugler par l'or étranger. Pas de guerre sans nécessité. Si l'on vous attaque, levez-vous pour vous défendre et pour sauver votre patrie et votre liberté » Après les guerres de Bourgogne, la Suisse, alors à l'apogée de sa renommée guerrière, se trouva tout à coup à deux doigts de sa perte. Le partage du butin et la question de l'admission de Fribourg et de Soleure dans la Confédération faillirent jeter les confédérés dans la guerre civile. La diète fédérale était réunie à Stans, mais l'accord ne pouvait s'établir entre les députés. La diète allait donc se dissoudre et l'on ferait appel aux armes. Alarmé de la situation, le curé de Stans, Henri Imgrund, se rend à la cellule du saint ermite, et le supplie, au nom de Dieu, de sauver la patrie. Et le salut vint d'une manière inattendue ; le message du Ranft, apporté par le curé Imgrund, fut comme une illumination d'en haut et rétablit le calme et la paix ; le Convenant de Stans fut arrêté le 22 décembre 1481. Par un vote unanime, Fribourg et Soleure furent reçus au nombre des cantons confédérés.

Dieu avait prédit à Saint Nicolas de Flue « qu'arrivé à l'âge de septante ans, il serait délivré de toutes peines et introduit dans le ciel. » Riche en bonnes oeuvres devant Dieu et devant les hommes, Frère Nicolas approchaient maintenant de sa soixante-dixième année. Au printemps de 1487, le 21 mars, jour anniversaire de sa naissance, après huit jours d'une cruelle maladie, entouré des siens et du curé de Stans qui lui apporta une dernière fois la Sainte Communion, Saint Nicolas de Flue s'endormit en paix.

Nous ne pouvons terminer ce bref article consacré à la vie de notre Saint national, sans vous faire part d'un événement survenu lors de la seconde guerre mondiale à la frontière de notre pays. En mai 1940, alors que l'armée suisse se tenait en alerte - on craignait à tout instant, vu la concentration des troupes au nord de notre pays, l'invasion et le passage des troupes nazies – une main protectrice apparut au ciel dans la nuit du 13 mai 1940. Un grand nombre d'habitants de la vallée de Waldenbourg, dans le canton de Bâle Campagne, furent témoins de son apparition. Beaucoup étaient de religion réformée. Saint Nicolas de Flue avait autrefois dans cette région, fait demi-tour vers le Ranft, sur le sage conseil d'un paysan. L'apparition de cette main était survenue alors que le chapelain Durrer, chargé de la cause de Saint Nicolas de Flue, avait invité tous les homes d'enfants à une prière collective pour protéger le pays de la guerre. Lorsque cette main apparut dans le ciel, certains parlèrent d'aurore boréale, d'hallucination collective, etc ... Mais Hitler avait tout de même renoncé à traverser le pays. Et beaucoup virent là une intervention de Dieu due à l'intercession de Frère Nicolas.

Le 21 mars 1518, Benoît de Montferrand, évêque de Lausanne, fit placer les reliques du Frère Nicolas dans un sépulcre de marbre, entouré d'une grille de fer. Quand on procéda à l'exhumation, un doux parfum s'exhala de ces reliques.

L'église paroissiale de Sachseln fut construite entre 1672 et 1684. Depuis 1679, elle abrite le tombeau de Saint Nicolas de Flue, sculpté par Meinrad Burch.

Il a subi des aménagements au cours des années. Actuellement, les reliques reposent dans une chasse en argent, intégrée dans le maître-autel depuis 1976.

Hypodiacre David Schmid Référence : Notre Saint National par O. Knecht, curé